Alors que l’inflation et la hausse des taux d’intérêt érodent le pouvoir d’achat des citoyens et obligent davantage de personnes à recourir aux banques alimentaires, les dirigeants des banques centrales du pays se récompensent généreusement.
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La Banque du Canada a versé des millions de dollars en primes à ses dirigeants l’année dernière, alors que les Canadiens ont subi sept hausses de taux d’intérêt et que l’inflation a atteint son plus haut niveau en 40 ans, selon la Fédération canadienne des contribuables (FAC), qui a obtenu ces chiffres grâce à un sondage libre. de la demande de renseignements.
Tous les dirigeants de la banque centrale ont reçu des primes, à l’exception du gouverneur Tiff Macklem et de la sous-gouverneure Carolyn Rogers. En moyenne, ils se sont partagés 43 700 $, pour une facture totale aux contribuables de plus de 3,5 millions de dollars.
Loin de sa mission
Le problème est que la mission première de la Banque du Canada est de « maintenir l’inflation à un niveau bas et stable » et de « promouvoir la prospérité économique et financière du Canada », comme on peut le lire sur son site Internet.
«Ces millions ont été distribués lors d’un des pires épisodes inflationnistes», souligne Nicolas Gagnon du FCC. « Les dirigeants de la Banque du Canada n’ont aucun problème à distribuer des primes avec l’argent des contribuables, même s’ils n’ont pas réussi à protéger le pouvoir d’achat de ces contribuables », a-t-il déclaré.
Nicolas Gagnon, directeur québécois de la Fédération canadienne des contribuables.
Photo du site Web de la FCC
“Les files d’attente devant les banques alimentaires s’allongent et cela est en partie dû au fait que la banque n’a pas réussi à contrôler l’inflation”, ajoute-t-il. Cela n’a aucun sens que les managers se félicitent en versant des millions en primes.»
21 millions de dollars depuis 2015
Selon les calculs de FAC, les primes des dirigeants de la Banque du Canada totalisent près de 21 millions de dollars depuis 2015. Depuis, le nombre de cadres dans l’institution a augmenté de 18 %, soit 13 de plus, pour atteindre 82, souligne l’organisme voué à la défense des contribuables canadiens.
Le plus ironique est qu’en juillet dernier, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a publiquement appelé les entreprises à ne pas augmenter les salaires pour freiner l’inflation. «C’est comme si on ne voulait pas suivre le message qu’on donne aux autres», souligne Nicolas Gagnon.
La Banque du Canada a répondu dans un courriel agenda qu’elle « utilise un système de rémunération basé sur la performance dans lequel une partie de la rémunération des employés est conditionnelle ». Les employés qui atteignent avec succès tous leurs objectifs de performance reçoivent la partie conditionnelle de leur salaire une fois par an. « Plus des trois quarts du montant déclaré entrent dans cette catégorie de rémunération conditionnelle », nous a écrit Rebecca Spence, des relations avec les médias.
«Quand une entreprise normale réalise ses pires résultats depuis 40 ans, elle ne fête pas et ne verse pas de primes», souligne Nicolas Gagnon. Mais à la Banque du Canada, au milieu de la pire inflation depuis 40 ans, nous versons des bonus parmi les plus généreux depuis 2015. Si ce n’est pas indécent, je ne sais pas comment on devrait appeler cela”, conclut-il.
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