Les entreprises de transport collectif ne peuvent pas offrir leurs services gratuitement aux aînés ni augmenter les salaires de leurs dirigeants et attendre que l’État résorbe ensuite leurs déficits, affirme la ministre Geneviève Guilbault.
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“Cela ne peut pas continuer ainsi, nous devons utiliser les fonds publics avec parcimonie”, a souligné la ministre des Transports en présentant son “offre finale” de 265 millions de dollars américains pour compenser conjointement les déficits attendus des entreprises de transport.
Même si les villes acceptaient cette proposition, le problème fondamental ne serait pas résolu, estime Herr.Moi Guilbault, qui regrette que chaque année les entreprises de transport demandent de l’aide au gouvernement pour joindre les deux bouts.
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C’est pourquoi le ministre envisage de confier à une société externe la réalisation d’audits indépendants des dix entreprises de transport et de l’Agence Régionale Métropolitaine des Transports afin de trouver des moyens de réduire leurs dépenses ou d’augmenter leurs revenus.
MMoi Guilbault a rappelé que ce n’est pas le gouvernement, mais les municipalités et les entreprises de transport elles-mêmes qui contrôlent leurs dépenses. « Ils prennent leurs décisions », a-t-elle déclaré, citant des exemples qui, selon elle, justifient une « introspection » de la part de ces organisations.
“Si nous augmentons les salaires, les salaires des cadres pendant la pandémie, alors que plus personne ne prend les transports en commun et que nous avons besoin d’argent pour combler nos déficits budgétaires… Des choses comme ça existent”, a-t-elle déclaré.
Le ministre a également cité en exemple la décision de rendre les transports publics gratuits pour les aînés de Montréal. « Dans un monde idéal, ce serait gratuit pour tout le monde, mais cela aurait un coût. Et puis on se tourne vers le gouvernement du Québec et on demande : « Financez ça pour nous », a-t-elle déploré.
Bras de fer
Pendant ce temps, l’offre de 265 millions de dollars du Québec est loin des 400 millions de dollars demandés par les villes. Les deux partis ne s’entendent pas non plus sur l’ampleur des déficits des entreprises de transport : le gouvernement Legault les estime à 376 millions et celui des municipalités à 532 millions.
Pour justifier cette différence de calcul, la ministre Guilbault a confirmé que son gouvernement avait trouvé 72 millions de dollars pour couper l’ARTM, dont elle était responsable.
Et aux municipalités qui prévenaient la semaine dernière qu’il y avait un risque de réduction des prestations si la contribution du Québec n’était pas versée, MMoi Guilbault a répondu vendredi qu’il existe d’autres façons de travailler que « d’effrayer les gens ».