Sur le sujet brûlant de l’inflation, le PDG de Metro, Eric La Flèche, a l’impression de jouer « un peu » le rôle de bouc émissaire, ce qu’il trouve injuste.
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« Nous sommes le dernier maillon d’une longue chaîne. Il y a des augmentations de prix tout au long de la chaîne et nous sommes les derniers devant le client, il est donc un peu normal qu’on passe à cela Vérifier», raconte M. La Flèche lors d’un entretien avec agendacette semaine.
Des mois d’intenses critiques finissent par faire des ravages, admet le dirigeant de 61 ans.
“Ce n’est pas facile. Nous faisons de notre mieux, nous travaillons dur, nous essayons de bien servir nos clients. En tant que détaillants, nous ne profitons pas de l’inflation. (…) Nous faisons ce que nous devons faire en tant qu’entreprise responsable, mais Cela implique également une bonne gestion et la génération d’un certain niveau de profit que nous considérons approprié.
Il n’a rien donné au Champagne
Eric La Flèche a donc promis au ministre fédéral de l’Innovation François-Philippe Champagne rien de nouveau lorsqu’il a convoqué les « barons » des chaînes de supermarchés à Ottawa en septembre.
“Nous n’avons pas eu besoin d’un effort supplémentaire de la part du ministre”, assure M. La Flèche. Nous essayons dur chaque jour. (…) Nous nous engageons à continuer à mettre tout en œuvre pour offrir à nos clients une valeur ajoutée.
Eric La Flèche à Ottawa, en septembre.
Photo Anne-Caroline Desplanques
Pendant des mois, surtout au début de la pandémie, il était quasiment impossible pour les détaillants alimentaires de refuser les hausses de prix des fournisseurs, argumente Eric La Flèche, lui-même confronté à une explosion des coûts.
“Il y a encore des pressions (inflationnistes) dans le système”, a déclaré M. La Flèche. C’est moins, et nous essayons de convaincre nos fournisseurs du mieux que nous pouvons que nos clients sont en mesure d’absorber (de nouvelles augmentations des) prix de détail d’ici là. Nous sommes à la fin. Les augmentations de prix que nous demandent les fournisseurs doivent être raisonnables car nous ne pouvons pas les répercuter.
Des marges plus élevées chez Jean Coutu
Si les marges bénéficiaires de Metro ont augmenté au cours des derniers mois, c’est principalement grâce aux « produits cosmétiques à marge plus élevée » vendus chez Jean Coutu, propriété de l’entreprise montréalaise depuis 2018, fait valoir le PDG.
« Nos pourcentages de marge brute dans les produits d’épicerie sont stables ou en baisse », répète-t-il à qui veut l’entendre.
Eric La Flèche, PDG de Metro, au nouveau centre de distribution automatisé de l’entreprise à Terrebonne.
Agence photo QMI, JOEL LEMAY
Face à la hausse des prix, les consommateurs se sont rués vers les marques à bas prix. Metro a suivi la vague et a ouvert trois nouvelles succursales Super C l’année dernière, alors que Metro n’en a ouvert qu’une seule. Hors de question toutefois d’imiter Loblaws, qui a converti un grand nombre d’établissements Provigo en Maxi.
« À terme, certains métros pourraient-ils être convertis en Super C ? On verra, mais il n’y a pas de mouvement de masse. Metro est une marque santé», affirme Eric La Flèche.
Au Québec, l’entreprise compte actuellement 197 supermarchés Métro, 103 magasins Super C et 386 pharmacies Jean Coutu.
Le PDG de Metro à propos de…
Caisses automatisées
« J’ai de la compassion, ce n’est pas facile. C’est une expérience d’apprentissage pour les clients et les employés. C’est tout un défi, mais nous nous améliorons. Le client s’y habitue avec le temps et s’améliore. (…) Si on veut rendre un service… Il y a une pénurie de main d’œuvre, le recrutement est très difficile à cause du manque de main d’œuvre. Cela nous a beaucoup aidé à satisfaire le client – avec quelques frustrations. Mais le client préfère cela à une longue attente.
Rémunération des dirigeants
« On y renoncerait, vous dis-je (la polémique sur les primes des dirigeants de Metro). Mais nous ne sommes pas du tout gênés par notre rémunération chez Metro. Nous sommes une grande entreprise, nous avons 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 1 milliard de dollars de bénéfices. Nous sommes le plus grand employeur privé au Québec (avec plus de 65 000 employés). Il faut avoir une équipe talentueuse. Nous versons aux gens des salaires compétitifs.
Nouvelles acquisitions
“Le changer est à À. (…) Quand ils passeront, nous verrons si cela nous convient. Nous avons un bon bilan (financier), une bonne équipe et si des acquisitions surviennent, nous espérons pouvoir les réaliser.
Le siège social à Québec
«Nous sommes une société cotée sans actionnaire majoritaire et sommes donc toujours exposés à une offre (d’achat) non sollicitée. Cela pourrait arriver, mais comme nous le disons depuis des années, de bons résultats constituent la meilleure défense. Le prix de nos actions (…) n’est une décote pour personne (…) Nous ne sommes pas du tout à vendre. Nous voulons continuer à grandir.